Quelques remarques sur la critique de Madame Canévet, une des plus éminentes spécialistes de Grégoire de Nysse : Je ne m'attarderai pas sur les éloges, mais plutôt
sur ce qui, dans ses remarques, me pose problème. Madame Canévet me reproche de projeter sur Grégoire Nysse la distinction essence/énergie parce que, dit-elle, elle n'est pas "usuelle en Occident". Je ne vois pas en quoi le fait
que l'Occident n'aie pas connu cette distinction constituerait un argument valide contre ma thèse. De plus, elle estime - et c'est son droit - que cette distinction n'est pas chez Grégoire, mais sans argumenter non plus à ce sujet. Mon
travail consiste justement à le démontrer. Il suit en cela les recherches de Jean Daniélou qui partage la même opinion que moi à ce sujet. Concernant la traduction, Madame Canévet commet un contresens presque comique
puisqu'elle me reproche d'être l'auteur des "poteaux indicateurs" alors qu'il s'agit précisément d'une traduction de Jean Daniélou ! Concernant, les références, l'auteure de la critique n'a peut-être pas été
assez attentive, mais elles y sont bien. "Rien n'est dit du rôle du langage symbolique" ? Un chapitre entier lui est consacré. "Ni du statut du langage bible" : c'est le sujet d'une partie entière du livre. Peut-être que Madame Canévet,
frustrée de ne pas voir son nom figurer dans la bibliographie (un oubli, certes, fâcheux), n'a parcouru que hâtivement mon livre. Je ne lui en veux pas et la remercie encore de son appréciation élogieuse de ce "dialogue de
qualité".